Programme (1h10)
Programme (1h10)
« Dum Pater familias » – hymne de Saint Jacques Codex Calixtinus (XIIe siècle)
« A chantar » – chant occitan Beatriz de Die (1140-1175)
« In pace in idipsum » – motet à 4 voix Guillaume Bouzignac (1590-1640)
« Consolamini » – dialogue à 3 voix et basse continue Etienne Moulinié (1599-1676)
« Los tristes refugiados/Parce mihi » – une création originale de l’ensemble Antiphona
« Miserere mei » – motet à 1 v. et basse continue Michel-Richard de Lalande (1657-1726) en alternance avec le faux-bourdon arrangé pour 3 v. Sébastien de Brossard (1655-1730)
« Pax in nomine Domini » – canso Marcabru XIIe siècle
« Canso » – grand motet à 5 voix et basse continue Christopher Gibert (1993)
« Exultantes in partu virginis » – hymne en faux bourdon manuscrit du Puy XIV° s.
« Magnificat » – motet (inédit) à 4 voix et basse continue Bernard-Aymable Dupuy (1707-1789)
Ensemble Antiphona
Coline Bouton – Soprano
Eva Tamisier – Soprano
Charles d’Hubert – Contre-ténor
Clément Lanfranchi – Ténor
Timothé Bougon- Baryton
François Bourlon – Basse
Saori Sato – Orgue
Susan Edward – Violoncelle
Antiphona chante les troubadours !
Un programme qui illustre parfaitement cette dimension intemporelle caractérisant, par-delà les siècles et les styles, la musique des compositeurs languedociens, singulier concentré de verve populaire et de profondeur méditative où peut se distinguer l’âme délicate de notre terroir.
L’hymne martial des pèlerins de Compostelle, Dum pater Familias, charrie ce brillant syncrétisme sur les routes d’Europe dès le haut Moyen Age. Dans le même temps, les vers élégiaques de la trobairitz Beatriz, comtesse de Die, dévoilent, sous des dehors plus intimistes, une identité culturelle à nulle autre pareille, tour à tour truculente et austère (A chantar), dont l’imprégnation se fait sentir jusque dans le répertoire liturgique du siècle suivant (Exultantes in partu virginis). Cette spécificité occitane perdure à travers les formes plus sophistiquées des XVII et XVIIIè siècles.
Les ors du baroque lui offrent une magnificence inédite, sous l’impulsion foisonnante des grands compositeurs du cru.
Ce programme est construit autour de la pièce éponyme, « Canso », spécialement écrite pour l’ensemble Antiphona par le jeune compositeur toulousain Christopher Gibert. Elle est composée sur les textes des célèbres troubadours Raimon de Miraval et Marcabru (xiiie siècle).
« A partir de deux extraits de poèmes de troubadours, Raimon de Miraval et Marcabru, j’ai imaginé une pièce sur mesure pour Antiphona, avec un instrumentarium baroque et une écriture pour choeur mais qui fonctionne à un par voix. Une forme en arche propose une première intervention à une voix puis le discours se développe jusqu’à un climax sonore, et de densité harmonique. S’ensuit une retour à un état de contemplation, quasi extatique. L’héritage occitan est couplé à un ancrage dans les lignes mélodiques quasi grégoriennes, qui me sont chères tout comme à Rolandas ; et une modalité ancrée dans son essence médiévale, mais qui peu à peu s’élargit en parallèle d’une excitation rythmique. Parmi cela, le violoncelle joue un rôle prépondérant car il dialogue avec les voix en plus de jouer son rôle plus classique de basse continue et rythmique. »